Tony Morgan poursuit dans un travail d’atelier plusieurs chantiers liés à l’abstraction. La série Torso, titre qui renvoie au corps ou celle intitulée Objets sont des « shaped canvases » très allongés dont le châssis est découpé. Ce sont essentiellement des monochromes vibrants grâce aux textures données par la trace du pinceau et pour certaines toiles par un apprêt épais appliqué à la spatule.

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D’autres toiles comme Grey Smears, 1991, s’ancrent dans une abstraction géométrique ou là encore, les touches dans l’épaisseur du noir créent des lignes en relief qui accrochent la lumière. Getting Ahead, s’apparente plutôt à un paysage abstrait simplifié, formé de trois masses imbriquées reposant sur une ligne alors que No Title, 1992 présente plutôt une écriture gestuelle plus libre. Durant toute l’année 1993, il réalise 307 dessins à l’huile, en noir sur fond blanc. Ce répertoire de forme serti d’un halo de gras est abstrait, évocateur et égraine le temps. Le tracé lié à une gestuelle retenue est aussi tenu dans une grande simplicité et une économie de moyens. Ce processus, un dessin par jour, daté, et encadré dans le temps, sera réitéré avec d'autres séries de dessins à l'huile et de monotypes.

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Voir aussi Philippe Deléglise, "Tony Morgan, une peinture performative", Genève, 2017

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